« Errer, c’est selon le Trésor de la langue française, « aller d’un côté et de l’autre sans but ni direction précise ». J’ai envie de modifier légèrement cette définition. Errer, c’est plutôt « aller seul de préférence à pied, d’un côté et de l’autre sans but ni direction précise ». Errer implique en effet l’idée de solitude. C’est pour être seul qu’on décide de s’en aller, de marcher vers on ne sait où. Mais aucun marcheur ne saurait écarter ou supprimer pour toujours et de façon définitive l’idée d’un but à atteindre ou celle d’une direction à prendre. Marcher, c’est marcher nécessairement vers un lieu [...] qui, tôt ou tard, s’emparera de votre esprit. »

Akira Mizubayashi en conclusion de l’ouverture de Petite éloge de l’errance.

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Urbanités résonne à mes oreilles comme humanités. Ce projet est un carnet de voyage, témoin de mes pérégrinations et rencontres. Mes compagnons de voyage m’ont chacun offert une histoire. En ce projetant dans leur espace mental, ils me parlent de lieux qu’ils ont croisé. Je décide de capturer ce moment. Trente-six portraits plus tard, je rembobine ma pellicule, la recharge dans mon boîtier et retourne sur les chemins de l’errance capturer ces lieux dont ils m’ont parlé. Une ruelle au bout de laquelle habitait leur grand-mère, une rue ensoleillée où s’est déroulé une tragédie enfantine, une maison devant laquelle il passe chaque jour et qui le rend nostalgique d’une époque qu’il n’a pas connu...

Urbanités est le lieu où l’urbain et l’humain s’effacent et se révèlent mutuellement. La ville, devient le témoin du temps passé, et l’humain porteur du souvenir, chacun cellule grise et cœur vibrant.